Bonnes pratiques

Comment favoriser la présence des abeilles sauvages dans nos jardins ?

Pour qu’une population d’une espèce d’abeille sauvage puisse se maintenir durablement, l’habitat doit offrir les 3 éléments suivants :

Des ressources alimentaires, c’est-à-dire une offre en fleurs suffisante et variée, répondant à leur besoin au niveau du nectar et du pollen.

Un lieu de nidification spécifique : des surfaces de sol nu, des espèces végétales à tiges creuses, …

Des matériaux spécifiques pour la nidification (terre, petits cailloux, résine, poils végétaux), afin de confectionner les cloisons séparant chaque cellule de ponte (réserve de nourriture servant au développement d’une larve) et pour boucher l’entrée du nid.

Des fleurs sauvages

zone sans fauche

Photo : Eva Thibon

Laisser faire la nature

Décaler les périodes de fauche et laisser quelques zones sans fauche permettent de maintenir une ressource florale sur l’ensemble de la période d’apparition des abeilles sauvages et des pollinisateurs sauvages en général.

Pour les terrains trop riches, il est possible d’évacuer les herbes tondues ou fauchées ce qui permettra d’appauvrir le sol et de retrouver une plus grande diversité de fleurs. Un pâturage, limité dans le temps et rotatif, peut être envisagé.

Il est également indispensable de supprimer les produits phytosanitaires de la gestion de ces espaces verts.

Plantation

Nos abeilles et pollinisateurs sauvages ne sont pas adaptés aux fleurs exotiques (pavots de californie, arbre à papillons, …), c’est pourquoi il est important de privilégier la flore locale.
Pour cela, certaines pépinières proposent des plants et graines d’origines locales sous la marque « Végétal local ». Il est également possible de privilégier les circuits courts et/ou les méthodes alternatives : prélèvement de bouture, transfert de foin ou encore division de motte.

Espèces utiles à l’alimentation des pollinisateurs sauvages

Nom courant

Hauteur (m)

Floraison

Couleur de la fleur

Liondent Faux-pissenlit

0,05>0,2

mai-juillet

rose

Moutarde des champs

0,3>0,8

mai-septembre

jaune

Campanule étalée

0,4>0,8

mai-août

bleu

Cabaret des oiseaux

1

juillet-septembre

rose

Chèvrefeuille des bois

liane

juin-septembre

blanc

Liseron des haies

liane

juin-septembre

blanc

Callune

0,3>1

juillet-octobre

rose

Bruyère à quatre angles

0,3>0,8

juillet-octobre

rose

Genêt à balais

2>4

avril-juillet

jaune

Trèfle hybride

0,2>0,5

mai-juillet

blanc, rose

Lierre terrestre

0,05>0,25

mars-mai

bleu

Petite Mauve

0,1>0,5

juin-septembre

blanc

Coquelicot

0,2>0,6

mai-juillet

rose

Fraisier stérile

0,05>0,1

mars-mai

blanc

Arbres à privilégier

Nom courant

Hauteur (m)

Floraison

Couleur de la fleur

Néflier

2>4

mai-juin

blanc

Aubépine à un style

4>10

mai

blanc

Prunellier

0,5>2

avril

blanc

Alisier des bois

3>20

mai

blanc

Saule blanc

5>25

avril-mai

jaune

Saule Marsault

3>18

mars-avril

vert

La création d’un verger ou d’un potager peut être également un moyen de privilégier les pollinisateurs sauvages via la plantation d’essences utiles à l’alimentation des pollinisateurs.

Diversifier les habitats

La diversification des habitats est un maillon essentiel pour l’accueil des pollinisateurs sauvages. Par exemple :
– La création d’un point d’eau, telle qu’une mare. Ceci permet, entre autres, de maintenir une ressource florale même en cas de sécheresse.
– L’implantation de haie bocagère. Elle fournit une ressource alimentaire abondante ainsi que des habitats de reproduction.

Des gîtes

Pour les abeilles terricoles

Ces espèces sont assez peu exigeantes. On peut les retrouver dans les pelouses, sous les herbes, ou sur les sentiers empruntés par des marcheurs, des vélos, ….

Aménagements possibles : Entassement de terre sableuse, de sable, ou encore de terre meuble sans cailloux, sur une zone ensoleillée, contre un mur ou à même le sol sur 20 à 30 cm de profondeur.

ville de Lille

Photo : Ville de Lille

Pour les abeilles squatteuses

Certaines abeilles ont une grande capacité d’adaptation et peuvent s’installer dans divers types d’anfractuosités naturelles ou artificielles.

Aménagements possibles : Construction de murets en pierres sèches de construction traditionnelle (sans jointure). Ces murets peuvent être montés de manière à créer une spirale aromatique qui sera un lieu privilégié pour les abeilles sauvages.

murets en pierre

Photo : 4d44 (wikimedia.fr)

Pour les abeilles Charpentières

Ces abeilles vont venir creuser leurs nids dans le bois tendre vermoulu ou en voie de décomposition.

Aménagements possibles : Maintien d’arbres vivants mais également d’arbres morts sur pied, abattus ou tombés ainsi que de bûches et branchages à terre.

Bois tendre vermoulu

Photo : Kai-Martin Knaak (wikimedia.fr)

Pour les abeilles caulicoles

Ces espèces ne creusent pas elles-mêmes leur nid mais profitent de tiges déjà evidées, comme celles utilisées dans les hôtels à insectes (roseaux, canne de provence, …).

Plusieurs arbrisseaux et arbustes fournissent une ressource particulièrement importante et abondante en tiges creuses, les principaux sont :
Le chévrefeuille
– L’ajonc
– Les ronces/muriers, véritables « hôtels à abeilles » naturels et sources de gourmandises pour nous.

Aménagements possibles : Maintien des végétaux propices tels que certains ronciers.

Tiges nid

Photo : Agence GEMAP